jeudi 10 janvier 2013

jeu de rôle ou l'art de perdre son temps utilement

Oui parfaitement dans notre société moderne la pratique du Jeu de Rôle (jdr) est une gageure en soi car c'est une activité qui ne créé rien de tangible pour le profane et qui est surtout particulièrement chronophage. Pourtant je peux vous citer pleins d'arguments à la fois généraux et totalement personnels pour justifier de ma passion pour ce loisir: Le jdr ça vous oblige à lire... Ne serait-ce que les règles du jeu... Et vu que les règles de la plupart des jdr équivalent à un bouquin de taille conséquente, un rôliste (un joueur de jeu de rôle donc, il existe d'autres termes* mais c'est celui qui est généralement utilisé en France)lit déjà plus en un an que la grande majorité des français en lisant seulement un jdr... Mais comme le rôliste est une sorte de sous-espèce du geek**(voire du nerd***...), il a naturellement une tendance à la compulsion (nous savons que nous n'aurons jamais ni le temps ni même parfois l'envie de jouer à tous les jdr que nous accumulons/découvrons/rêvons mais c'est plus fort que nous)à lire tout ce qui peut lui tomber entre les pattes... Et pas seulement du jdr d'ailleurs! Celà etant dit, dans mon cas personnel, je lisais déjà de cette manière enfant... Au grand dam même de ma grand-mère (qui je le précise, est en fait pareille à moi, y a qu'à voir sa bibliothèque et les abords immédiats de son lit... un jour je mettrai une photo!)qui me retrouvait à trois heures du matin en train de lire du Freud ou 20 000 lieues sous les mers ou le Comte de Monte-Cristo, enfin bref, en train de m'envoyer un pavé, dont je ne pouvais détacher mon attention avant d'avoir fini un chapitre... enfin, un chapitre... la bonne excuse... Le jdr n'a eu dans ce premier argument promotionnel que peu d'influence sur ma vie; du moins il ne m'a pas fait changer moi. Le jdr ça vous oblige à communiquer...Parfaitement, à mon sens l'intérêt premier et majeur du jdr c'est que c'est l'archétype même du loisir socialisant. Il y a une certaine ironie d'ailleurs à son association (légitime) avec l'archétype du geek qui est pour le moldu**** moyen (encore que ça change, le geek devient à la mode...forcément*****)quasiment le degré zero de l'asocial. Certes toute une génération de rôlistes est venue au jdr via les Livres Dont Vous Etes le Héros (LDVEH), activité solitaire, mais le passage au jdr oblige tous ces timides maladifs à prendre sur eux car on ne joue pas au jdr tout seul. Certes on peut limiter à un interlocuteur mais c'est quand même bien plus gratifiant (et surtout plus répandu) de jouer avec tois ou quatres autres personnes. Non seulement jouer mais prendre la parole, prendre des décisions, argumenter, s'opposer, nouer des alliances, trahir,s'ouvrir de manière délibérée à toute la gamme des sentiments humains, mais tout en sachant que tout ça ne prète guère à conséquence, puisqu'il s'agit d'un jeu, d'un jeu qui passe essentiellement par la parole et le dialogue, et que le pire qui puisse arriver au final c'est de se fâcher, de faire une indigestion de pépitos ou d'être allergique au pschitt orange (Il existe des légendes qui circulent sur un mystérieux dé à vingt faces tueur mais perso, je ne bombarde mes joueurs qu'avec des nounours haribo)... Le jdr ça vous ouvre l'esprit:... Ou pas. J'ai tendance à généraliser sur le sujet parce que les rôlistes que je connais sont tous des gens plutôts larges, tolérants, aventureux du moins sur les chemins de l'esprit, sympathiques et qui évitent des juger les autres sur des a priori... Maintenant, il est clair que j'aurais du mal avec des gens qui ne seraient pas ainsi faits et que du coup je ne les fréquente pas, et par voie de conséquence logique, mes amis rôlistes non plus... Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'existent pas... Toutefois je suis d'avis, que le rôliste du fait qu'il s'informe souvent sur tout un tas de sujets (même si nous avons tous nos petites marottes personnelles: moi c'est les nains, et par association d'idées les pierres, mais on en connait qui focalisent sur les chars d'assault par exemple... ou le vert), a tendance à être quelqu'un qui aime non seulement se cultiver, mais aussi s'ouvrir sur ce qui ne lui est pas familier de base, sans a priori, et même si il en a, essayer quand même au cas où car le rôliste peut se mettre à la place des autres, il en a la capacité, forcément puisque l'un des principes du jdr est d'incarner quelqu'un (parfois même quelque chose) d'autre. Quand aux arguments totalements personnels, j'ai trouvé mes meilleurs amis et mon mari****** au milieu des rôlistes... J'ai été une enfant et une ado solitaire, d'une timidité maladive. Le jdr a été ma planche de salut... Pas la seule certes, mais à mes yeux la principale et la plus généreuse. *Et je ne parle que des termes francophones... Mais grâce en soit rendue **aaaah, la définition du geek, tout un poème! *** ****bien évidemment tiré de l'univers d'Harry Potter, qui a largement contribué à banalisé la culture geek, du moins son côté "Fantasy" auprès de la population que justement j'appelle "moldus"... Bref ceux qui sont en dehors de notre "petit monde" (de références en l'occurrence!). *****Le geek étant à l'origine et en généralisant énormément, un informaticien/électronicien/tout un tas de métiers finissant en "-cien", et ces professions ayant pris une importance vitale et préominente ces vingt dernières années, forcément le geek devient attirant puisqu'il devient "utile" voire nécessaire... ******Alors ne criez pas, je ne mets pas mon mari après mes amis dans mon ordre de priorité mais en l'occurrence, il fut un ami avant de devenir mon mari... Ceci explique cela.

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